Début 2007, EAPPI, en collaboration avec Terre des Hommes et CPT (Christian Peacemaker Team), a décidé de créer une équipe de football dans la vieille ville d'Hébron. La vieille ville est l'une des régions les plus affectées par l'occupation et la colonisation: sous contrôle total de l'armée israélienne (H2), la population palestinienne souffre d'une situation économique désastreuse, de l'omniprésence des soldats et autres check-points et du harcèlement des colons. Résultat: une jeunesse difficile, de la drogue et beaucoup de collaborateurs (des Palestiniens qui vendent des informations à l'armée israélienne). Un contraste avec la beauté des lieux (probablement le plus beau Souq (marché) de Palestine) et avec la vivacité économique d'il y a dix ans.
Notre terrain est une rue à côté d'un marchand de pigeons... Les grillages et les blocs de béton au fond empêchent l'accès à Shuhada Street, la principale rue d'Hébron il y a dix ans, aujourd'hui interdite aux Palestiniens.
Jeudi dernier, Niklas (mon collègue finlandais) et moi-même avons repris les entraînements de football (après une longue pause hivernale). Plus que nos qualités techniques et tactiques indéniables, c'est notre présence qui permet à ces entraînements d'avoir lieu. Sans internationaux, l'armée interdirait tout entraînement par mesure de "sécurité".J'arme une frappe qui passera... trois mètres au-dessus. Rien perdu.
Autre lieu, autre présence protective, Susiya: village de tentes des South Hebron Hills, détruit à de nombreuses reprises par l'armée, harcelé régulièrement par les colons. Les EAs y passent la plupart de leurs week-ends. La semaine dernière, c'est une autre partie de football qui a animé notre soirée. Terrain de rocs, ballon dégarni, quelques hématomes. Et une victoire de la Palestine sur le reste de la communauté internationale. C'est tout ce que l'on peut espérer.